Réveil à 8 heures (quelle grasse matt !). “Verseaux :
après un début de matinée plutôt grinçant, vous pourriez tomber sur une
excellente affaire”, puis “Total eclipse of the heart” et du pain frais (à
cette heure, la boulangerie est ouverte).
Deuxième thé dans ma chambre, j’écris
avant la visite de la Criée réservée hier. Un premier titre arrive tout à
coup :“Février perché”, suivi un peu plus tard par “Dix mois de Février”,
puis par l’impression qu’aucun des deux ne restera. Dans une revue achetée pour
le train, j’ai trouvé une photo de mes deux héros enfants, on dirait, en short
éponge, 3 et 5 ans peut-être ?, sourire aux lèvres, devant la porte
ouverte d’une maison. Haliotika appelle : faute de participants
suffisants, la visite de la Criée est annulée. Dommage, mais je peux continuer
à écrire.
Vers midi, je sors marcher. Je passe par chez Scarlette Le Corre
acheter des photos de tempête et du caviar d’algues. Le photographe remarque
l’écusson sur la manche : vous êtes de Coney Island ? Son fils y habite,
il étudie l’astrophysique à l’université de New-York. Tilt : voilà ce que
mon héroïne voudra faire, elle aussi, et pourquoi elle partira. En ramassant du
verre poli sur la plage, je repense aux poches pleines : on peut se noyer
à cause de ça. Alors le héros a 7 vies, pour frôler la mort mais chaque fois en
réchapper. Et il a les yeux jaunes, comme ceux d'un guépard, elle lui dira. Mais
comment s’appellent-ils ? Aucun prénom en vue, ça m’énerve.
Délicieux déjeuner au Poisson d’Avril, avec Amélie, face à
la mer : comment faire du théâtre vraiment populaire, et résister aux
courant ambiants pour défendre ce qui nous tient à cœur ? Le garçon nous
laisse sa terrasse à disposition quand il ferme, pour qu’on puisse continuer à
travailler au soleil dans ce « bureau idéal ». A 16h30,
j’entraîne Amélie sur la terrasse de la Criée pour assister au retour des
chalutiers dont je lui ai parlé avec enthousiasme, et on passe une nouvelle
heure dans le blizzard ensoleillé à partager ce moment rare.
20h : Robert passe me chercher pour aller dîner chez
lui, avec sa femme Birgita qui est suédoise d’origine. Super dîner, lieu jaune
au four, profiterolles maison, ils me racontent leur découverte (il y a 13 ans) puis leur amour pour le Guil.
Demain
après-midi, au CLC, je rencontrerai peut-être le groupe bretonnant et/ou
Joseph Coïc dont ils me prêtent “La flotille du Guilvinec”, 150 ans d’histoire
de pêche, archi-documenté, que je rentre lire dans ma chambre :
passionnant !
Karin Serres
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