Au collège à vélo. Ce matin, c’est plage, avec la 4°B
et la 6°A d’hier, et Amandine de Très Tôt Théâtre. On commence par le
tournage-séance photo et enregistrement de “El mar y los cinco sentidos” avec Fanny,
professeure d’espagnol. Autour des fiches récap plastifiées, grande autonomie
des groupes qui ont apporté tout le matériel (accessoires, costumes)
nécessaire. Je ris beaucoup avec « el gusto » et sa parodie de Top
Chef sur les rochers, autour de Yaël en toque et tablier qui cuisine en plein
vent un mélange d’écume, de sable, d’algues et d’os de seiche dans un saladier
rose sous l’œil critique de son jury frigorifié. Magnifique
« poulpe » aussi, algue géante à tentacules guantes. Les jeunes créent
des scènes, construisent un château évolutif, font de la musique avec des
galets, regardent l’horizon… et trouvent un magnifique drapeau autour duquel
ils posent comme des explorateurs, grand plaisir partagé.
Puis c’est la 6°A, sous la pluie, cette fois. Ramassage
de tout ce qu’ils veulent mettre au fond des bouteilles à envoyer, je vois
enfin ce qu’est un “petit cochon”. Au retour, Claude m’offre une grande branche
de bois flotté qui ressemble à une tête de dinosaure au long cou.
L’après-midi, travail sur mon texte. Depuis le début, je me
pose des questions de structure, de temporalité. Bon, je décide que je vais
faire simple : chronologique. Et on verra une fois fini s’il y a besoin ou
si c’est mieux de remonter la chronologie à l’envers — ou pas. Disons là qu’ils
sont adultes et qu’ils se racontent — faire monter la tension de leur
séparation. Toutes ces femmes au grand cœur que je rencontre. Il faut leur
raconter une héroïne à la hauteur.
17h20 : J’ai encore les joues qui me brûlent de la
pluie et du vent de mer, 5 heures après être rentrée. C’est l’heure des
chalutiers. Rentrer du travail, pour tous ces hommes, c’est rentrer d’en mer
avec tous ses dangers et tout le monde vient assister à votre retour, même des
inconnus sur le toit de la Criée, votre retour — un spectacle. Le vrombissement
des chalutiers pendant près d’une heure chaque fin de journée, les vitres
tremblent.
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